Thy-Marcinelle accorde une grande importance à la sécurité de tous les ouvriers et employés travaillant au sein de son site. Soucieuse de sensibiliser la ligne hiérarchique aux questions de sécurité, Thy-Marcinelle forme ses responsables afin qu’ils deviennent conseillers en prévention de niveau 3 (CP3). Nous avons rencontré Jason Lefébure, responsable de la maintenance générale et conseiller CP3 chez Thy-Marcinelle. Il nous parle de la place qu’occupe la sécurité dans son travail et la façon dont elle est mise en place dans la gestion de ses équipes.
Bonjour Monsieur Lefébure. Pouvez-vous d’abord nous parler un peu de votre formation et de votre parcours chez Thy-Marcinelle ?
J’ai fait des études d’ingénieur industriel en électromécanique à la HelHa (Haute École Louvain en Hainaut) à Mons. J’ai commencé à travailler chez Thy-Marcinelle en 2017, en tant que responsable de maintenance du laminoir. Je m’occupais de la partie électrique et de la partie mécanique, notamment pour la gestion des projets d’investissement, d’amélioration continue et de fiabilisation de la maintenance.
Au bout de deux ans, suite au départ à la pension d’un collègue, j’ai eu l’opportunité de reprendre le service de maintenance générale, ce qui comprend les ponts roulants, le garage, la salle des pompes, le traitement des eaux et les questions d’alimentation en gaz dans l’usine (méthane, argon, azote et oxygène). Je travaille à l’amélioration continue de ce service.
Quelle importance accordez-vous à la sécurité ?
La sécurité est mise en parallèle avec chaque opération effectuée dans l’usine. Quand je prends en charge un intérimaire ou un nouvel employé dans mon service, mon objectif est de le responsabiliser à ses faits et gestes. Le but est qu’il acquiert une réflexion sur ce qu’impliquent ses actions par rapport à sa propre sécurité et celle de ses collègues.
L’ouvrier ou le technicien doit se dire « Est-ce que si je fais telle chose, je mets ma sécurité ou celle d’un collègue en danger ? Comment puis-je l’éviter ? ». La réponse peut être, par exemple, le fait de porter ses EPI (équipements de protection individuelle), d’améliorer les procédures de travail ou encore de faire appel à des sociétés extérieures compétentes.
La sécurité, ce n’est pas tant une question de directives à donner aux personnes mais bien une mentalité et une conscience professionnelle à leur inculquer.
Dans le cadre de votre travail, vous avez donc été formé en CP3. En quoi consiste cette formation et qu’en avez-vous retenu ?
Il y a trois niveaux de formation de conseiller en prévention. Le CP3 en est la première étape et nous sommes nombreux au sein de Thy-Marcinelle à y être formés, notamment chaque contremaître et chaque personne qui gère du personnel de manière générale. Il s’agit d’une formation d’une semaine, à la fois générale et très précise, durant laquelle nous sommes informés sur tous les sujets relatifs à la sécurité, comme la législation, la responsabilité de la ligne hiérarchique, la sécurité liée aux incendies ou au travail en hauteur, la signification des pictogrammes, le port des EPI, le déchargement des camions, les matières dangereuses, etc.
Mais Thy-Marcinelle dispose également d’un service interne pour la prévention et la protection au travail (SIPP) composé d’un conseiller en prévention de niveau 1 (le CP1 étant le plus haut niveau, équivalant à un master complémentaire) et d’un adjoint CP2 (niveau intermédiaire).
Comment mettez-vous en pratique ce que vous avez appris lors de cette formation CP3 ?
En parallèle avec les formations en leadership que nous avons suivies pour apprendre à gérer des équipes et des notions en management de la sécurité (VCA) acquises lors de mes études, ma formation en conseiller en prévention m’a permis de mettre en place un système basé sur la communication, la conscientisation et la réalité du terrain.
Le CP3 permet de toujours avoir en tête la manière dont tel type de travail est encadré par des lois ou des normes, afin d’adopter les bons réflexes de sécurité liés à ce travail. Cela passe, par exemple, par le fait de reconnaître les produits inflammables afin qu’ils ne soient pas employés à proximité d’ouvriers utilisant des chalumeaux, ou encore de stocker les déchets aux endroits où ils ne représentent aucun risque, etc.
L’idéal est que chacun puisse acquérir ces réflexes et avoir ces signaux qui viennent à l’esprit, d’où le travail de conscientisation. Et moi j’encourage les gens, par la communication, à me faire part de ces signaux, des problèmes rencontrés et de leurs préoccupations concernant la sécurité, pour qu’on puisse rechercher les meilleures solutions. En fait, il s’agit surtout de communication et de bienveillance.
Comment faites-vous passer des messages de sécurité à vos équipes ?
Quand je demande aux membres de mes équipes de faire un travail, je leur rappelle toujours de penser à la sécurité, et donc c’est une notion qui raisonne constamment en eux.
On a également ce que l’on appelle les « Minutes de sécurité ». Il s’agit de réunions mensuelles collectives organisées autour de fiches abordant des sujets de sécurité, un sujet différent chaque mois, pour informer au mieux les équipes. Ces fiches traitent de sujets très variés comme l’extinction d’incendies, le tri des déchets, le port du harnais, etc.
Quels sont vos projets d’amélioration pour la sécurité et la santé de vos équipes ?
On est toujours dans une optique d’amélioration continue. On traite chaque problème un a un, en mettant tout en œuvre pour ne plus rencontrer ce problème par la suite.
En ce moment, nous avons un gros projet en étude qui est l’installation de cabines climatisées sur les chemins de roulement afin que les techniciens puissent s’y rafraîchir durant leur intervention. Ce projet fait suite à un réel besoin et nous visons continuellement à l’amélioration de leur bien-être.
Nous avons également un projet d’installation de détecteurs de gaz. L’objectif est de travailler sur des dispositifs de détection d’ambiance pour protéger la santé et la sécurité de nos travailleurs.
De plus, nous avons un système de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO), dont le but est d’introduire différentes actions liées à la sécurité telle que la vérification périodique des équipements de sécurité (extincteurs, accessoires de levage, groupes électrogènes…). Cet outil tant innovant qu’à la pointe de la technologie, nous aide à atteindre un haut niveau de sécurité pour l’ensemble du personnel.
Quelles sont vos priorités par rapport à la sécurité ?
Le but ultime est que les gens qui viennent dans l’usine de Thy-Marcinelle repartent chez eux en aussi bonne santé que lorsqu’ils sont arrivés. Comme je le disais, cela passe principalement par la conscientisation des dangers, l’amélioration continue et la communication qui permet d’instaurer une relation de confiance entre un manager et ses équipes.
Mais cela passe également par la fiabilisation des outils de travail. À ce niveau-là, on a vraiment un soutien de la direction quant à nos demandes relatives à l’amélioration du matériel ou à l’acquisition de nouveau matériel pour augmenter la sécurité de nos ouvriers et techniciens.
Notre priorité, c’est la sécurité du personnel avant tout et en ce sens, Thy-Marcinelle s’inscrit vraiment dans une bonne dynamique.